Communiqué de presse
19-04-08
L’agriculture biologique et le changement climatique au cœur des débats
Notre assiette, c’est un tiers des émissions de gaz à effet de serre, soit trois fois celle des voitures particulières. Cet impact de l’agriculture sur le changement climatique était le su,jet du colloque «agriculture biologique et changement climatique», co-organisé par l’Enita Clermont, ABioDoc et l’AsAFI les 17 et 18 avril 2008, à l’Enita de Clermont- Ferrand. Il a rassemblé les meilleurs spécialistes du sujet? avec 224 professionnels et scientifiques du monde entier.
«Nous avons été surpris que ce soient les français qui organisent un tel colloque?», nous a confié un scientifique autrichien. «?Nous pensions que ce serait les allemands, les suisses ou les danois et, tout à coup, nous avons reçu une invitation des français pour cette rencontre sur l’agriculture biologique et le changement climatique». En effet, tous ces pays disposent d’importantes équipes de recherche spécialisées en agriculture biologique, alors que les chercheurs français travaillant sur le sujet sont plus dispersés. Néanmoins, ils ont été pionniers dans ce rassemblement auquel ont participé avec enthousiasme de nombreux professionnels et scientifiques provenant de plus de 20 pays.
La thématique du changement climatique est cruciale car celui-ci aura des impacts environnementaux et socio-économiques qui nous concernent tous et qui pourraient être dramatiques. Etonnamment, comme le faisait remarquer Nadia Scialabba, représentante de la FAO, les rencontres organisées jusqu’à présent à l’échelle mondiale sur le changement climatique s’intéressent rarement à l’agriculture. Or, fabriquer un tonne d’engrais azoté équivaut à émettre 7 tonne de CO2.. Dans ce contexte, avec la hausse actuelle du prix des denrées alimentaires, l’agriculture revient au centre des débats.
Cependant, lorsque l’on s’intéresse à l’impact sur le changement climatique, il est important
de prendre en compte l’ensemble de la filière, de la production aux déplacements effectués jusqu’à l’achat final, ainsi qu’à la transformation et à la préparation des aliment, y compris par les ménages. Environ 11% des gaz à effet de serre émis dans le cadre de notre alimentation concernent nos déplacements individuels pour l’achat des courses alimentaires.
Pour réduire notre impact, plusieurs pistes ont été évoquées (favoriser les produits locaux, de saison, limiter la consommation de viande et choisir des produits de qualité issus d’animaux nourris à l’herbe…).Mais le thème est complexe, de même que celui des atouts de l’agriculture biologique face au réchauffement climatique. Les intervenants du colloque ont conservé une approche très pragmatique. Les différentes contributions ont permis de mettre en évidence la multiplicité des méthodes et la nécessité d’une approche globale. Face à cette complexité, pour Niels Halberg, chercheur danois, vouloir faire converger environnement, bien-être animal, santé, nutrition, fertilité des sols et réduction des gaz à effet de serre amène? à considérer l’agriculture biologique comme une solution parfaitement légitime et devant être favorisée. Pour reprendre une des conclusions de la dernière table ronde?: «?Est-ce que l’agriculture biologique peut résoudre tous les problèmes, notamment concernant le changement climatique? Assurément, non, mais c’est ce qu’on a de mieux!?»
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