Echéances électorales 2007
Les producteurs bio français du réseau FNAB
interpellent les candidats


Le modèle conventionnel agricole est dans l'impasse... Le mode de production biologique et le savoir faire de ceux qui le pratiquent sont aujourd’hui en mesure de redonner espoir aux paysans, de valoriser leur métier. Les producteurs bio ont de plus la confiance des consommateurs et citoyens !_

Malgré l'opposition manifeste des responsables agricoles ces dernières années, malgré les lobbys de la pétrochimie, malgré des moyens ridicules donnés aux porteurs de l’agriculture bio, jamais ce mode de production n’a suscité autant d’intérêt auprès de la
société. Pourquoi ? Parce que les paysans bio :
  • dénoncent depuis leur introduction le danger des pesticides,
  • rejettent l’usage de la chimie de synthèse, et la dépendance économique liée à son usage,
  • améliorent tous les jours leurs pratiques culturales,
  • considèrent que l’aliment sain est le premier garant de notre santé,
  • cultivent la terre là où d’autres pensent qu’ils ne peuvent que l’exploiter,
  • ne sont pas seulement des producteurs de nourriture mais aussi des acteurs essentiels de l’espace rural.

Dans ce contexte, la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique des régions de France, au travers de ses membres et de ses partenaires français, européens et mondiaux, présente un projet porteur d’espoir
pour la société. Il se veut non corporatiste, au service des générations d’aujourd’hui et de demain. La FNAB interroge les candidats aux élections présidentielles et parlementaires sur son contenu et fera connaître les réponses qu’elle aura reçues.

Pour que ce projet aboutisse, nous avons besoin qu’il soit:

  • défendu politiquement aux niveaux local, national, européen et mondial,
  • considéré pour ses bénéfices environnementaux, économiques,sociétaux et sociaux,
  • objectivement expliqué aux citoyens et au monde agricole,
  • soutenu financièrement afin d’être moteur de son développement avec différents organismes partenaires.

Le projet agricole du réseau FNAB se veut écologique, économique et
solidaire. Il comprend dès à présent la nécessité pour les responsables politiques de :


Garder des exigences fortes pour la production biologique

  • en préservant une réglementation qui, si elle doit avoir une base commune et forte au niveau européen, doit aussi rester ambitieuse et respectueuse des pratiques, des principes fondamentaux et des aspirations des producteurs bio,
  • en adoptant un moratoire sur les cultures OGM, qui sont inutilesb et n’autorisent pas une coexistence sans contamination.

Privilégier l’économie de proximité

  • en étant force de propositions pour aider les agriculteurs à faire évoluer leurs pratiques face aux impasses techniques et environnementales du « modèle chimique »,
  • en accompagnant les initiatives individuelles ou collectives de distribution de produits dont les pratiques sont solidaires et respectueuses de l’environnement,
  • en développant une économie locale et rurale qui permette une réduction des consommations énergétiques, et créatrice de lien social et d’emploi,
  • en soutenant le travail amorcé en matière d'introduction, en restauration collective, de produits biologiques de proximité.

Considérer la bio comme un pilier de la politique agricole, du
développement rural, et de la reconquête de la qualité de l’eau


  • en réorientant les aides à l’agriculture, à l’intérieur même du 1er pilier et avec un transfert significatif du 1^er vers le second pilier : régionalisation des aides, mise en place de la rémunération de reconnaissance sur tout le territoire, soutien financier au réseau des groupements d'agriculture biologique,
  • en redéfinissant les politiques d’accès au foncier, pour permettre l’installation des jeunes non issus du milieu agricole, et protéger les zones périurbaines d’une emprise totale de l’immobilier ;
  • en intégrant les pratiques de l’agriculture biologique comme un élément premier des politiques de reconquête de la qualité de l'’eau et de l’air ainsi que de la biodiversité,

Faire de la bio le ferment de l'agriculture de demain

  • en favorisant et multipliant l'accès aux programmes de formation agricole comme universitaire, à tous les niveaux, sur les principes agronomiques et économiques de l’agriculture biologique,
  • en promouvant auprès des jeunes chercheurs l’intérêt de la production biologique et sa place prépondérante à terme ;
  • en mettant des moyens financiers conséquents sur la recherche en agriculture biologique.

Avoir un autre regard sur la production agricole non alimentaire

  • en redéfinissant le rôle de l’agriculture dans la production d’énergieou de matériaux d’éco-construction,
  • en auditant le programme actuel sur les agro-combustibles si mal nommés « bio-carburants »,
  • en réservant le terme « bio » à la production biologique dans tous les domaines touchant de près ou de loin à l’agriculture.


Le lobby agricole et les politiques récentes n’ont eu de cesse de stopper le développement de l’agriculture biologique pour cause de marché « inexistant ». Nous sommes aujourd’hui et pour demain dans une véritable crise par déficit de producteurs et de produits. Le réseau FNAB a d'autant plus de légitimité à être écouté et entendu aujourd’hui, que nos prévisions durant ces 5 dernières années se sont révélées parfaitement exactes. Les fortes restructurations des fermes en France, l’agrandissement des surfaces et la diminution du nombre des paysans accentuent les difficultés à reconvertir tant sur le plan moral que matériel les quelques rescapés de la politique agricole des 20 dernières années.

Seul un projet de société ambitieux pour son agriculture peut redessiner le paysage rural voulu par nos concitoyens européens.

Les futurs responsables de notre pays ne pourront faire l’économie d’une véritable réforme de l’agriculture, pour être en en phase avec les attentes sociétales actuelles.


Lors de ses rencontres avec des candidats aux élections présidentielles et législatives, au Salon de l’agriculture ou après, la FNAB leur présentera ce mémorandum, leur demandera de préciser leur vison de la bio demain, et fera d’autres propositions pour accompagner la démarche citoyenne des consommateurs.

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