COMMUNIQUE DE PRESSE

Une usine de pesticides brûle à Béziers !

La présence de pesticides chlorés fait craindre des émanations importantes

de dioxines

A Béziers (Hérault), l'usine de pesticides "SBM"1 (ex CMPA) classée "Seveso II" à risque

haut, a brûlé vers 3h00 du matin lundi 27 juin 2005.

Au moins 1000 tonnes de pesticides sont parties en denses fumées noires sous forme d'un

nuage continu pendant plusieurs heures.

La pollution a été telle que le plus gros du nuage toxique et malodorant, poussé par un léger

vent marin, est passé lundi matin sur Narbonne puis vers 11h00 du matin sur Carcassonne pour y

stagner jusqu'au mardi matin. L'odeur aurait même été perçue sur Toulouse toute la journée du

mardi 28 !

Cet accident, « plus grave que le scénario le plus défavorable de l’étude de danger »

(d’après le Directeur de Cabinet du Préfet de l’Hérault) fait suite à de nombreux autres

accidents graves impliquant des usines de pesticides ces derniers mois. Parmi ceux-ci citons pour

mémoire :

- un accident survenu le10 décembre 2004 à Port la Nouvelle au niveau des établissements

SOFT durant lequel une quantité d'effluents contenant essentiellement un insecticide (le

chloropyriphos-ethyl), s'est déversée dans le canalet, affectant le chenal portuaire puis l'étang

de Bages-Sigean.

- l’incendie du dimanche 6 février 2005 sur le site de l’entreprise Chimac-Agriphar situé à

Ougrée (Belgique, près de Liège) durant lequel huit tonnes d’organophosphorés neurotoxiques

ont été répandus dans l’environnement.

- l’incendie du 11 avril 2005 intervenu dans une unité de process de cette même usine SBM de

Béziers et qui fait suite aux incendies du 29 avril 2004 et du 26 juillet 2004.

- ……

Malgré ces catastrophes en chaîne, les pouvoirs publics et les industriels se refusent à

informer le public correctement : à ce jour on ne connaît toujours pas la nature exacte des

produits ayant été brûlés lors de l’incendie du 27 juin dernier, même si l’ont sait qu’il y avait

certains pesticides contenant du chlore ! Cela n’empêche pas les responsables de prétendre qu’il

n’y a « aucun danger », alors qu’ils n’étayent pas leurs propos de donnée sérieuse ! Cela est

d’autant plus irresponsable quand on sait que la combustion de pesticides contenant du

chlore dégage des dioxines…qui n’ont apparemment pas été recherchées dans les analyses

officielles ! Il est vrai que l’on ne trouve que ce que l’on cherche !

Devant la gravité des faits, le Réseau ACAP – Action Citoyenne pour les Alternatives aux

Pesticides, qui regroupe plus de 300 associations sur l’ensemble du territoire français,

demande :

- Que toutes les informations sur la nature des produits brûlés et les polluants émis lors de

l’incendie de l’usine SBM de Béziers soient rendues publiques dans les meilleurs délais.

- Que les autorités nationales étudient d’urgence un scénario de réduction de l’utilisation

des pesticides qui seul pourra réduire les risques posés par la fabrication, le stockage et

l’utilisation de ces substances toxiques.

Contacts : ACAP F. Veillerette au 06 81 64 65 58 N. Lauverjat 06 87 56 27 54

Sur place l’association ECCLA Pitch Bloch : 04 68 41 75 78 - eccla2@wanadoo.fr

1 Rappelons-nous les années 80: la ´SBM’ s’appelait alors la ´Littorale’ et appartenait à Union Carbide, qui y

fabriquait le même produit qu’à Bhopal, l’isocyanate de méthyle !

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